La safranière

La safranière de Chamechaude se trouve sur la commune de St Pierre de Chartreuse, entre le hameau de Brévardière et celui des Michons. Elle s’ étend sur mille mètres carrés cloturés où ont étés plantés 10 000 bulbes de “crocus sativus" (safran).

C’ est de cette fleur, récoltée à l’automne, que l’on obtient la fameuse épice.

La particularité de cette plante est que sa végétation est inversée : elle fleurit à l’ automne, se développe en hiver et se fane au printemps. Les bulbes plantés vont grossir au fil des années pour donner naissance à des bulbilles.

La floraison augmente donc d’années en années, le bulbe “ mère” pouvant donner jusqu’à quinze fleurs.

A la main ...

Les fleurs sont récoltées à la main, chaque jour, puis on pratique l’émondage, qui consiste à retirer les trois stigmates qui composent le pistil de la fleur.

Il faut répéter la même opération chaque jour sur les fleurs récoltées.

De la patience ...

Pour obtenir un gramme de safran, il faut environ 150 à 200 fleurs. Ensuite les pistils sont séchés, pour donner au safran son goût si particulier et pour assurer une bonne conservation.

La plantation de Chamechaude, avec ses 10 000 bulbes, devrait à moyen terme ( trois à quatre ans ) pouvoir produire 100 000 fleurs, soit environ 500 à 600 grammes de safran.

Le coût élevé du safran s’ explique par l’ impossibilité de mécaniser la culture.

Tout se fait à la main, de la plantation jusqu’à la récolte. Le safran est un crocus, de la même famille que ceux que l’on trouve au printemps dans nos prairies ou que la colchique à l’ automne.

Il affectionne donc particulièrement le climat montagnard.

Les premiers froids de l’ automne favorisent sa floraison.

Je l’associe en double culture avec du seigle. Seigle, dont les racines aèrent le sol et pompent l’ excès d’ humidité en été lorsque le bulbe est en dormance.

Le seigle sera ensuite récolté à la fin de l’ été, avant la floraison automnale du safran.

De la technicité ...

L’ opération de séchage des pistils frais est primordiale pour l’ obtention d’ un safran de qualité. Elle doit intervenir rapidement après la récolte. La déshydratation doit être rapide pour obtenir de hautes valeurs en safranal, crocine et picocrocine. Lors du séchage, le safran va perdre 80% de son poids.